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Voyage dans le Nord de la France
11 février 2012

Synthèse villes industrielles ( Lille et Roubaix )

Synthèse sur le thème des transformations urbaines des villes industrielles : la réhabilitation et la modernisation des villes de Lille et Roubaix. 

Lille et son histoire : 

Au Moyen-Age, la ville de Lille appartenait au comté de Flandres, une région de l'Europe à cette époque. Lilles ne va cesser de grandir, en prenant tous les villages autour d'elle, et en créant de nouvelles paroisses. La population de Lilles au XIII ème siècle était à peu près de 30 000 habitants. Le grand marché régional ainsi qu'une foire annuelle ont lieu a Lille, et il y a également tout un commerce avec les draps. Cette ville, si riche, est donc voulue d'un peu partout : du roi de France, des soldats anglais lors de la guerre de Cent ans, des Ducs de Bourgogne, de l'empire romain germanique, des Pays-Bas espagnols...Pour finalement être reprise par la France, avant d'être encore assiégée lors de la guerre franco-autrichienne de 1792. A ses origines, grande cité marchande, la Révolution Industrielle fait de Lille une grande capitale en matière de textile et de mécanique. 

Lille est une ville constamment reconstruite, à cause de ses nombreux sièges. Ces destructions durent d'ailleurs même au XXème siècle : les guerres Mondiales laissent leurs traces. Il ne reste plus rien de la ville médiévale, ville de bois et de torchis cependant on peut encore voir des exemples de l'architecture de la Rennaissance. Les maisons de la ville étaient dites " à arcures ", c'est à dire qu'elles avaient des arcs de décharges en forme d'anse comme cette maison ci-dessous à gauche. On peut aussi retrouver des exemples de maisons de style flamand comme la Maison de Gilles de la Boë, avec ses arcades en plein cintre et ses frontons soit triangulaires soit circulaires et ses guirlandes de fruit qui chargent le tout. Mais c'est sur le bâtiment de la " Vieille Bourse ", construit en 1553 que l'on pourra le plus apprécier l'architecture flamande. On peut qualifier sa façade d'assez exhubérante : guirlandes de fruits, cornes d'abondances, pilastres en forme de corps sculptés représentant la vie commerçance lilloise.Les arcades de la cour intérieure de ce bâtiment sont aussi intéressantes ornée de sculptures de têtes d'hommes-animaux. Des immeubles de style néo-classiques se construisent également par la suite comme le Palais des Beaux-Arts en 1885. 

'                                   Lille maison de gille le boe.JPG   Lille vieille bourse.JPG                           

                                                                          La vieille Bourse.


On pourra remarquer la présence de la brique partout dans cette région des Flandres et notamment à Lilles. Comment explique-on cela ? Tout cela part d'une question de ressources : il n'y avait tout simplement pas de pierres pour construire les maisons, de plus pour construire des briques, il faut de l'argile. Or, le nord de la France avait une terre assez argileuse. Pour les cuire, il fallait donc une source d'énergie, comme le charbon qu'offraient les nombreuses mines de charbon de la région par exemple. Ci-dessous voilà un exemple de Coron des mines du Nord où l'on peut voir des briques. 


A partir des années 1900, l'architecture industrielle commence à se développer. De grandes industries textiles, mécaniques et métallurgiques se construisent notamment dans le quartier des Moulins. Ce quartier contenait des filatures ainsi que des maisons pour loger les ouvriers. Ici, l'ancienne filature de lin " Le Blan " construite en 1900 réhabilitée entre 1976 et 1980 en bureaux et en espace commercial puis en médiathèque, en théâtre et en logement sociaux par la suite. 

                                                        Fichier:Lille La Filature.jpg


Puis la crise industrielle atteint la ville dans les années 80 : tous les secteurs d'activités sont touchés, mais surtout le textile. La ville auparavant composée d'ateliers et d'usines va entrer dans une période de reconversion car le chômage ne cesse d'augmenter. Le secteur tertiaire va se développer, c'est à dire que désormais Lille est une ville de bureau et de services. On peut voir un exemple de cette reconversion notamment avec le quartier Euralille. Euralille est le troisième quartier d'affaires de France aujourd'hui, il comporte deux gares, un tramway, mais aussi un métro. Il est construit en 1994, et c'est l'architecte Rem Koolhaas qui va diriger ce projet urbain. Car en effet, ce quartier ne comporte pas que des bureaux comme il y a dans la tour de Lille, ou dans celle de Lilleurope, assez intéressantes. Elles enjambent toutes deux la gare, ce qui est une prouesse technique des architectes. La tour de Lille, ici à gauche, est haute de 120 mètres a été construite par l'architecte Christian de Portzamparc. Ce gratte-ciel assez original en forme de L de 20 étages fait d'aluminium et de verre est un peu le symbole du renouveau de Lille mais aussi celui du modernisme. 

On peut aussi prendre comme autre exemple le centre commercial situé dans le quartier Euralille inauguré en 1994 qui est d'une surface de 66 500 m2 et qui comprend un hypermarché ainsi qu'une galerie marchande. Sa forme assez particulière tient de son architecte : c'est Jean Nouvel, architecte assez célèbre en matière de gratte-ciel et autres bâtiments modernes. On reconnaît d'ailleurs ici son style : il joue avec le métal et le verre mais aussi sur la transparence. 

 Pourquoi ne pas aussi parler de l'Hôtel-Casino-Théâtre de Lucien Barrière qui se situe aussi à Euralille ?  En matière de modernité, ce bâtiment en est un exemple flagrant et de plus on peut faire le rapprochement avec l'Auditorium Building de Louis Sullivan à Chicago, non pas dans sa forme mais plutôt dans sa fonction ! 

***

Roubaix et son histoire

Au Moyen-Age, la ville de Roubaix a un statut plus important lorsque vient le règne du seigneur Pierre de Roubaix au XVème siècle. Dès les années 1890, Roubaix commence à se peupler de plus en plus : sur 24 000 logements, on compte 10 000 courées. Ce qui explique le fait que Roubaix soit qualifiée de «  désordonnée », c’est que cette ville a été construite pour répondre à la demande de plus en plus forte : des usines de plus en plus grandes et donc forcément plus de maisons pour loger les ouvriers… Dans un but de temps mais aussi d’argent, tous  ces bâtiments sont construits très rapprochés. Dans les années de la 1ère guerre mondiale, le chiffre de la population va diminuer comme partout en France d’ailleurs. Mais ce qu’il faut retenir de l’histoire de Roubaix, c’est qu’au XIXème siècle elle était la capitale mondiale du textile. ( Elle a d’ailleurs pris la main sur Lille qui, vers 1450, avait le monopole de la fabrication de tissu ! ) Roubaix a, en effet, avec la révolution industrielle  subit une industrialisation très forte avec une répartition des usines un peu partout. On l’appelait d’ailleurs : «  la ville aux milles cheminées ».

Avant de s'attarder sur la ville industrielle, on peut parler de la grande place de Roubaix, qui conserve le plus vieil édifice de la ville : l'Eglise Saint-Martin. L'église est reconstruite au fur et à mesure du temps, mais on peut la dater du IX ème siècle. On remarque la tour clocher ainsi important, et lors d'un agrandissement en 1848, l'Eglise se voit avoir cinq nefs ! L'architecture de l'édifice est néo-gothique que nous n'avons pas tellement pu voir car la facade était en travaux...Dommage ! 

L'hôtel de ville, quand à lui, est intéressant pour notre synthèse puisqu'il est assez éclectique ! De plus, compte tenu de la situation industrielle de la ville, la statuaire et les détails décoratifs font tous référence au monde du travail ! On pourra voir par exemple une frise sous l'attique qui conte toutes les étapes du travail de la laine. Ici, par exemple la tonte du mouton. 

 Avec Tourcoin, Roubaix est un «  berceau de la grande distribution moderne » puisque c’est là que sont nés et se trouvent toujours les sociétés de vente par correspondance, tel que La Redoute.Jusquedans les années 60, Roubaix a eu des liens dans le monde du textile avec le monde entier ( achats de matière première en Australie, comptoirs d’achat en Amérique du Sud, usines en Europe de l’Est et en Amérique du Nord…) On peut aussi parler de Jean-Baptiste Craye qui, partant d’une petite fabrique pour tissus d’ameublement, a aujourd’hui une grande renommée dans le monde de la tapisserie. L’entreprise tissera pour Dior, puis ensuite se spécialisera plus dans les tissages flamands du XIVème et XVème siècle en tapisseries murales.

                        Craye Adoration             

                                                              « Adoration » d’après Palla Strozzi.                            

 

Craye Les nympheas

                                                                      «  Les nymphéas » de Monet.

 

Le bâtiment de l’usine Craye a été réhabilitée en musée « La Manufacture des Flandres » qui plonge les visiteurs dans l’industrie du textile. On peut vraiment voir que c'est un bâtiment typique industriel avec ses trois cheminées. DSC02019

 

Ici, un autre exemple : la filature de coton Motte-Bossut dirigée par Jean-Baptiste Motte dès le XVIIIème siècle qui est une nouveauté architecturale. On la surnomme " l'usine monstre" car en effet, elle comporte cinq étages, 18 000 broches et 350 ouvriers ! C'est une chose énorme pour l'époque, et comme cela, la puissance sociale et politique de la famille est montrée à tous. L'usine est tout à fait caractéristique de l'ère industrielle : des énormes poutres de fer sont soutenues par des colonnes en fonte, ce qui permet aux cinq étages de supporter les machines. D'ailleurs, le sol n'est pas un plancher de bois mais c'est de petits voûtains de briques. De plus, cela limite les risques d'incendie : tout cela, c'est l'architecture fonctionnelle ! Le bâtiment est curieux : fait de briques typiques du Nord, il fait étonnemment penser à un château fort avec ses deux tours de chaque côté. On retrouve un peu de style flamand ( par l'agencement des briques ) mais surtout le style néogothique très à la mode. Il y a un Christ au dessus de l'entrée : ici, on rallie religion et travail ouvrier. L'entreprise fermera en 1981, comme toutes les usines de Roubaix, qui fermeront à cette époque parce que le matériel de production est devenu trop vieux pour " la course à la rentabilité " ! Elle a bien entendue été réhabilitée, d'ailleurs aucune usine n'a été laissée en friche industrielle. Aujourd'hui, l'ancienne filature de coton abrite le centre des archives du monde du travail, d'ailleurs le pont levis ( faisant allusion à un château fort ) est un peu un rappel du passé...

Fichier:Centre des archives du monde du travail.png

 

La présence de magasins d'usines à Roubaix témoigne des restes de l'apogée de la production textile.Par exemple, " L'Usine " anciennement usine de velours est reconvertie en centre commercial de magasins d'usines. Pour donner un autre exemple de réhabilitation, " Le tissage de Leers ", usine de velours aussi est aujourd'hui reconvertie en centre sportif ! De plus, nous avons remarqué que dans une grande avenue de Roubaix, il y avait beaucoup de magasins de vêtements.

 En 2004, a lieu un programme de réhabilitation des usines de Roubaix et des lofts industriels, très à la mode, prennent forme dans ces anciens bâtiments. De plus, en 2009, le premier Ministre a proposé un plan de relance qui touche la ville de Roubaix, permettant ainsi la réhabilitation de nombreux bâtiments. Il ne s'agit pas tellement là de réhabiliter des usines mais plutôt de construire dans le but d'un " renouveau urbain". 

Nous avons pu voir, grâce aux visites de Lille et de Roubaix que le Nord a subi une véritable transformation urbaine et est en train d'en subir une autre, mais que tout cela n'aurait pas abouti si la région des Flandres n'aurait pas subi une modernisation et donc une réhabilitation par la suite ! 

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